Education et Information

Le psychosocial & l’handicap

« Le handicap n’est pas une incapacité »

Dans toutes les sociétés du monde qu’elles soient africaines, occidentales l’enfant occupe une place de choix. Le couple enceinte et qui attend l’enfant présente une certaine représentation fantasmatique de l’enfant qui va naître, et en ce moment bien précis, le couple est beaucoup plus consolidé du point de vue psychoaffectif et relationnel, et présente à même temps un tonus fort au regard des fantasmes qu’il a sur l’enfant qu’il attend. C’est ce qu’on appelle l’enfant miroir ou imaginaire. Par surprise, la survenue d’un enfant en situation de handicap impose un bouleversement dans la vie des parents et oblige à faire le deuil de l’enfant imaginaire, à confronter l’enfant du désir à l’enfant réel. Quel que soit la nature du handicap, les membres de la famille adoptent une résilience selon les traits et caractéristiques propres à leur personnalité, en fonction de leur vécu. (Personnalité forte et ou fragile). La difficulté de ce travail de deuil peut parfois provoquer certains comportements défensifs par son environnement familiale, social et communautaire avec une surprotection excessive et une agressivité latente voire un rejet ; discrimination, stigmatisation……

Le handicap en soi congénital ou acquis a des répercussions psychologiques traumatisantes sur l’individu (sentiment de culpabilité, dévalorisation de soi, repli sur soi, agressivité, anxiété, dépression, régression psychologique…) et cela après que la victime du handicap prenne conscience qu’il est dans une situation d’incapacité à pouvoir gérer et efficacement les actes de la vie quotidienne. Et cet état est aggravé par des réactions de la société qui ne sont pas appréciables quant à l’intégration des personnes en situation de handicap. Celles-là sont parfois privées des droits à l’éducation, travail, loisirs….             

A ce moment-là ce n’est plus la personne handicapée qui est inadaptée au milieu environnant mais c’est ce dernier qui vient pour créer et amplifier le handicap de la personne. Cela est le résultat des représentations négatives des personnes en situation de handicap sur leurs capacités à pouvoir réaliser pleinement et activement telle et telle autre activité. Et là c’est le début des conséquences psychosociales dont commence à vivre la personne face à son handicap.

A la naissance même à l’âge adulte, la victime du handicap, les membres de la famille en particulier les parents de la personne en situation du handicap et même tout l’entourage éprouvent un désir de réparation du handicap mais avec tendance de recourir à une prise en charge médicale en s’occupant seulement du corps ou parties malformé, amputée qu’il faut réadapter, opérer et rééduquer.

Alors que la prise en charge médicale se focalise sur le traitement par rééducation, réadaptation et opération en vue de la réduction de la gravité du handicap, elle ne se suffit pas à elle seule pour éradiquer le handicap en vue de favoriser une intégration effective de la personne en situation de handicap. Celle-ci doit être complétée d’une prise en charge psychosociale qui se bat pour la normalisation de la société en insistant sur la valorisation des capacités et parties restées valides et sur un environnement de l’enfant ou adulte.

Le modèle psychosocial est à prioriser et mettre en évidence dans la prise en charge du handicap dans la mesure où il tient compte d’un environnement familial, social et scolaire stimulant, encourageant, gratifiant et protecteur pour une participation active aux activités d’apprentissage, éducation, culturelles, sportives, artistiques ou professionnelles. Le modèle psychosocial vient à rehausser le degré de résilience et d’estime de soi en créant un état d’acceptation de soi. C’est quand les enfants et adultes en situation de handicap sont autorisés de participer activement dans la vie sociale, familiale et scolaire que le handicap disparait. Le modèle psychosocial amène la personne à vivre et accepter son handicap mais que ce dernier peut constituer un fardeau si la société ne les prend pas en compte dans l’organisation.     Les personnes en situation de handicap n’ont pas besoin de charité, mais ont besoin de jouir pleinement leurs droits entant qu’être humain.