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La femme épanouie et active au centre du développement communautaire. »

Femme,

L’amour et l’espérance aux enfants qu’elle guide, à l’homme qu’elle a toujours soutenu. Parait-il que sur cette terre, l’asile le plus sûr est le sein d’une mère, selon Jean- Pierre Florian. Néanmoins, il y a des moments où les femmes sont « fleurs », et on n’a plus de respect pour ces fraiches corolles.

Un grand nombre de femmes consultant en ambulatoire ou qui sont internées dans le centre neuropsychiatrique C.N.P.K, y sont suite aux violences conjugales ou intrafamiliales dont elles sont victimes. Selon le centre, se trouvent  41% d’usagers en santé mentale et parmi eux 38% sont des femmes. Elle, le pilier de la famille, se voit privée de ses droits d’exercer, de socialiser, privée de son épanouissement et bien-être psychosocial. De plus, dans la société Burundaise, les femmes actives, courageuses, entreprenantes sont souvent considérées comme des femmes phalliques, comme si femme autonome et indépendante était synonyme de femme autoritaire (abagore b’ingare).

Femmes membres du groupement de solidarité

Au Burundi, les femmes agricultrices comptent 51,6% des agriculteurs, selon l’ISTEEBU dans son enquête nationale agricole du Burundi de 2011-2012 et l’économie burundaise est largement tributaire de l’agriculture qui représente plus  de 50% du PIB. Cependant, la femme est toujours considérée comme incapable, pas assez importante dans la prise de décisions familiales, sociales, juridiques et politiques.

La femme épanouie, respectée, socialisant avec les autres femmes en se regroupant dans des associations, elle arrive désormais à briser le silence et commence à s’ouvrir au monde extérieur. Ceci a été  prouvé par les groupements de solidarité d’épargne et crédit des femmes mises en place par la PPSM dans l’exécution des projets ‘Isange’ et ‘Twese Biraturaba’. Une femme autrefois repliée sur soi, vulnérable, dépendant totalement de son mari et méprisée dans la société, s’est vue évoluer en une femme autonome, contribuant aux besoins familiaux et ceux de sa communauté.  

A l’instar de Mme N.D, membre du groupement de solidarité « Twungubumwe » qui nous a témoigné de la maltraitance conjugale dont elle subissait. Le jour où elle a intégré le groupement d’épargne et crédit, elle s’est entièrement dévouée aux activités du GS et a sollicité un crédit du groupe pour louer un champ et le cultiver. A la récolte, elle vendait tout et dès ce jour, elle contribuait à certains besoins de la famille. Dès lors, son mari n’était plus violent et la respectait.

En effet, les violences domestiques répétées vont avoir un impact de plus en plus important sur le psychisme de la victime, sur sa santé physique, mais également sur son environnement social et affectif. Les troubles présentées par les victimes de violences conjugales peuvent être considérées comme des symptômes d’état de stress post-traumatique (ESPT) combinés à des comorbidités comme la dépression, l’abus de substance, les troubles psychosomatiques, les tentatives de suicide, etc. Il existe donc une large palette de symptômes d’ESPT avec des reviviscences de scènes de violences, des attaques de panique, des troubles du sommeil et des symptômes dépressifs. De plus, les individus victimes de violences conjugales peuvent avoir des réticences à verbaliser leurs difficultés psychologiques à cause de la peur, d’angoisse, d’un sentiment de culpabilité et de honte qui tend à isoler la victime.

La violence conjugale atteint aussi les enfants. Le risque pour les enfants de mères violentées d’être eux-mêmes maltraités est aussi probable. Il peut aussi en résulter des troubles du comportement et de la conduite (agressivité, violence, fugues, délinquance, désintérêt ou surinvestissement scolaire, idées suicidaires, toxicomanie, etc.), des troubles psychologiques comme les troubles du sommeil ou d’alimentation, symptômes dépressifs, etc.

En ce mois de Mars où le monde commémore  la journée internationale des droits des femmes, une attention particulière devrait être tirée sur la santé mentale de la femme, de part qu’elles sont les premières victimes des problèmes conjugaux et familiaux, et qu’elles élèvent et éduquent des enfants qui seront les parents et décideurs de demain.

Encourageons la femme !

Soutenons la femme !

Accordons le droit d’expression à la femme !

Prônons la bonne santé mentale et le bien-être psychosocial de la femme !

Et notre société connaitra réellement son apogée dans le développement durable à tous les niveaux.

Education et Information

Le psychosocial & l’handicap

« Le handicap n’est pas une incapacité »

Dans toutes les sociétés du monde qu’elles soient africaines, occidentales l’enfant occupe une place de choix. Le couple enceinte et qui attend l’enfant présente une certaine représentation fantasmatique de l’enfant qui va naître, et en ce moment bien précis, le couple est beaucoup plus consolidé du point de vue psychoaffectif et relationnel, et présente à même temps un tonus fort au regard des fantasmes qu’il a sur l’enfant qu’il attend. C’est ce qu’on appelle l’enfant miroir ou imaginaire. Par surprise, la survenue d’un enfant en situation de handicap impose un bouleversement dans la vie des parents et oblige à faire le deuil de l’enfant imaginaire, à confronter l’enfant du désir à l’enfant réel. Quel que soit la nature du handicap, les membres de la famille adoptent une résilience selon les traits et caractéristiques propres à leur personnalité, en fonction de leur vécu. (Personnalité forte et ou fragile). La difficulté de ce travail de deuil peut parfois provoquer certains comportements défensifs par son environnement familiale, social et communautaire avec une surprotection excessive et une agressivité latente voire un rejet ; discrimination, stigmatisation……

Le handicap en soi congénital ou acquis a des répercussions psychologiques traumatisantes sur l’individu (sentiment de culpabilité, dévalorisation de soi, repli sur soi, agressivité, anxiété, dépression, régression psychologique…) et cela après que la victime du handicap prenne conscience qu’il est dans une situation d’incapacité à pouvoir gérer et efficacement les actes de la vie quotidienne. Et cet état est aggravé par des réactions de la société qui ne sont pas appréciables quant à l’intégration des personnes en situation de handicap. Celles-là sont parfois privées des droits à l’éducation, travail, loisirs….             

A ce moment-là ce n’est plus la personne handicapée qui est inadaptée au milieu environnant mais c’est ce dernier qui vient pour créer et amplifier le handicap de la personne. Cela est le résultat des représentations négatives des personnes en situation de handicap sur leurs capacités à pouvoir réaliser pleinement et activement telle et telle autre activité. Et là c’est le début des conséquences psychosociales dont commence à vivre la personne face à son handicap.

A la naissance même à l’âge adulte, la victime du handicap, les membres de la famille en particulier les parents de la personne en situation du handicap et même tout l’entourage éprouvent un désir de réparation du handicap mais avec tendance de recourir à une prise en charge médicale en s’occupant seulement du corps ou parties malformé, amputée qu’il faut réadapter, opérer et rééduquer.

Alors que la prise en charge médicale se focalise sur le traitement par rééducation, réadaptation et opération en vue de la réduction de la gravité du handicap, elle ne se suffit pas à elle seule pour éradiquer le handicap en vue de favoriser une intégration effective de la personne en situation de handicap. Celle-ci doit être complétée d’une prise en charge psychosociale qui se bat pour la normalisation de la société en insistant sur la valorisation des capacités et parties restées valides et sur un environnement de l’enfant ou adulte.

Le modèle psychosocial est à prioriser et mettre en évidence dans la prise en charge du handicap dans la mesure où il tient compte d’un environnement familial, social et scolaire stimulant, encourageant, gratifiant et protecteur pour une participation active aux activités d’apprentissage, éducation, culturelles, sportives, artistiques ou professionnelles. Le modèle psychosocial vient à rehausser le degré de résilience et d’estime de soi en créant un état d’acceptation de soi. C’est quand les enfants et adultes en situation de handicap sont autorisés de participer activement dans la vie sociale, familiale et scolaire que le handicap disparait. Le modèle psychosocial amène la personne à vivre et accepter son handicap mais que ce dernier peut constituer un fardeau si la société ne les prend pas en compte dans l’organisation.     Les personnes en situation de handicap n’ont pas besoin de charité, mais ont besoin de jouir pleinement leurs droits entant qu’être humain.

Avis de recrutement d’un/e consultant/e.

Dans le cadre de son programme de réintégration psychosociale des rapatriés, la plateforme des intervenants en Psychosocial et en Santé mentale, « PPSM » en sigle, est à la recherche d’un /une consultant/e ou un bureau de consultance pour évaluer le niveau d’impact atteint dans la mise en œuvre du projet TURA UTUZE qui couvre les communes Gitega, Bugendana, Gisuru, Kinyinya, Bukemba et Giharo des provinces Gitega, Ruyigi et Rutana.
Le profil et les tâches du/de la consultant/e sont détaillés dans les termes de référence qui peuvent être retirés au secrétariat de la PPSM ; sis en commune MUKAZA, zone Rohero II, Quartier INSS, Avenue des Patriotes N°23, Tél : 22279302, Email : ppsm.bdi@gmail.com
Les candidatures contenant la documentation demandée seront déposées au bureau de la PPSM au plus tard le 10 septembre 2021.

Fait à Bujumbura le 25/8/2021
La Coordination.

PETITE ENFANCE : ECOLE SURE,UMWANA SI UWUMWE

Malgré le succès enregistré dans la prise en charge psychosociale des enfants et leurs familles au niveau communautaire, les problèmes subsistent dus notamment aux conflits familiaux, aux précarités socio-economiques qui affectent les ménages socialement marginalisés, à la faible capacite des communautés à répondre aux besoins spécifiques des enfants notamment les enfants privés de soins parentaux, les cas psychiatriques, les survivants des violences y compris des VSBG, d’abus et autres formes d’exploitation dont le trafic d’enfants. Ses capacités sont davantage mises à épreuves lors des diverses situations d’urgence qui affectent le Burundi, comme l’actuelle pandémie du Covid-19 ou autres qui, de surcroit,amplifient les risques de détresse psychologique des parents et enfants.

Avec le projet UMWANA SI UWUMWE,nos psychologues accompagnent les enfants présentant les signes de vulnérabilités psychologiques comme l’insomnie, agressivité, troubles d’humeur, manque de concentration.

Ces psychologues sont appuyés par  les intervenants engagés dont les relais communautaires qui regroupent les enseignants, CPE, assistants sociaux, CDFC, FAV et membres des GS formés et sont suivis par le projet pour la détection précoce et appui psychosocial de base des enfants présentant des problèmes psychosociaux.

Avant la pandemie de Covid-19 nos zones d’intervention etaient :Bujumbura Mairie ,Makamba,RUMONGE et Gitega avec des psychologues permanents.

L’extension de nos interventions s’est avérée importante face à l’augmentation des cas de la pandémie Covid-19 et un nouveau projet, ECOLE SURE, est venu compléter le précédent.

En effet, l’environnement scolaire est déjà caractérisé par le décrochage scolaire, alimenté entre autres par les redoublements, la pauvreté des ménages et le travail des enfants. De plus, les violences dans et autour des écoles, y inclus les violences sexuelles sont récurrentes et sont souvent sanctionnées par des grossesses non désirées, qui constituent des freins à l’éducation de la jeune fille.

Pour répondre aux éventuelles urgences ,la PPSM a mis en place un mécanisme d’assistance psychologique decentralisé  dans les provinces qui enregistrent plus de cas d’infection au Covid-19. Actuellement nos zones d’interventions se comptent au nombre de 10 que sont : de Bujumbura Mairie, Bujumbura province, Makamba, Muyinga, Rumonge, Cibitoke, Ruyigi, Ngozi, Kayanza, Kirundo.

Les interventions développées pour faire face à ces défis sont :

  1. Renforcement des acteurs scolaires et psychosociaux (directeurs d’écoles, enseignants, parents, élèves, membres des Comités de protection de l’Enfant) sur les premiers secours psychologiques dans le contexte COVID 19 y compris dans des sites de quarantaine et des zones d’attente et lutte contre les VBG.
  2. Soutien psychosocial à base communautaire. (sensibilisations, messages de soutien), aux enfants en situation d’handicap à risque d’être affectés par la pandémie de COVID- 19 et/ou les VSBG.
  3. Coordination des interventions des Organisations à base communautaire.

LUTTE CONTRE LES VSBG :TWESE BIRATURABA

Zones d’ intervention:

  • Makamba
  • Bujumbura-Marie

Les femmes sont victimes de violences physiques qui incluent notamment les coups et blessures ainsi que la violence domestique ou leurs conjoints les maltraitent en les menaçant ou les intimident pour les maintenir sous leurs pouvoirs et contrôle. Injuriées, dénigrées, humiliées ; elles subissent des violences émotionnelles, verbales et psychologique, elles sont déstabilisées et perdent finalement leur estime de soi.

Elles sont également victimes sur le plan socio-économique ; leurs biens sont vendus sans aucun consentement. Elles n’ont droit ni aux biens de leur mari ni aux biens acquis d’elles-mêmes. Abandonnées ou chassées du toit conjugal, elles élèvent leurs enfants seules ce qui peut avoir un impact négatif sur le plan éducationnel.

« TWESE BIRATURABA” vise à réduire de manière significative les violences faites aux femmes en générale et les femmes rapatriées en particulier, il insiste également sur le relèvement de l’estime de soi et l’enclenchement d’une synergie d’actions des acteurs communautaire permanente de prévention et de prise en charge des victimes de violences.

Avec l’aide des noyaux communautaires et comités collinaires, nous proposons quelques activités comme des réunions et ateliers pour mobiliser et sensibiliser la communauté au changement, afin de résoudre ce problème social.

RECHERCHE /ACTION

Le Burundi est parmi les pays qui ont connu beaucoup de crises. Ces dernières ont occasionné de pertes de vies humaines, de disparition, d’emprisonnements et des déplacements de plusieurs personnes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ces déplacements ont perturbé le mode de vie de la population, et les conditions de vie ont totalement basculé et cela influence leur mode de pensées, leur attitudes et comportements par conséquent le bien- être psychosocial de l’individu perd sa place car il est tourmenté par des stimuli-négatif. Malheureusement une grande partie de la population burundaise n’a pas accès aux services psychosociaux et ces problèmes peuvent générer des traumatismes psychologiques complexes, nécessitant ainsi un investissement en capital économique et humain, pour le rétablissement psychosocial des victimes.

La PPSM, a signé une convention de partenariat avec l’Université du Burundi pour mener des programmes conjoints de recherche /actions visant à améliorer leurs prestations pour le bien être psychosocial.

Célébration de la journée mondiale de la Santé Mentale

Ainsi, une étude exploratoire sur le bien être psychosocial vient d’être menée dans 6 provinces : Bujumbura Mairie, Bujumbura Rurale, Cibitoke, Ruyigi, Gitega et Makamba. La récolte des informations relatives aux facteurs individuels, familiaux, communautaire de résilience contribuent à l’amélioration du bien-être psychosocial pour une paix durable est l’un des objectifs spécifiques de la PPSM.

Les résultats ont été publiés dans le but de leur vulgarisation auprès des décideurs, des intervenants et des institutions de recherche pour leur prise en compte dans des programmes futurs.

Partenaires: UB, THARS, GIZ