PPSM Burundi
Rechercher :

Education, Information et Communication

Le secteur de la santé mentale est très peu médiatisé au Burundi et il existe peu de ressources documentaires et de références sur le domaine (magazines spécialisés, publications universitaires locales, etc). Sa promotion se heurte donc, non seulement à la complexité des thématiques et problématiques du secteur qui ne sont pas facilement assimilables mais conduit à l’incompréhension des maladies mentales par beaucoup de Burundais.

Souvent même, les maladies mentales sont assimilées  à  de la sorcellerie ou des causes spirituelles et surnaturelles, et le recours aux guérisseurs traditionnels ou des exorcismes religieux ou cultuelles est plus probable. Cela retarde la prise en charge effective du malade par les institutions habilitées et la dégradation de son état.

C’est ainsi que le programme Education, Information et Communication de la PPSM a vu le jour, afin de tenter d’influencer les audiences et remédier à la désinformation vis-à-vis du secteur de la santé mentale. Le programme sensibilise la population sur les notions de base en santé mentale ainsi que les techniques de prise en charge primaire des maladies mentales.

La femme épanouie et active au centre du développement communautaire. »

Femme,

L’amour et l’espérance aux enfants qu’elle guide, à l’homme qu’elle a toujours soutenu. Parait-il que sur cette terre, l’asile le plus sûr est le sein d’une mère, selon Jean- Pierre Florian. Néanmoins, il y a des moments où les femmes sont « fleurs », et on n’a plus de respect pour ces fraiches corolles.

Un grand nombre de femmes consultant en ambulatoire ou qui sont internées dans le centre neuropsychiatrique C.N.P.K, y sont suite aux violences conjugales ou intrafamiliales dont elles sont victimes. Selon le centre, se trouvent  41% d’usagers en santé mentale et parmi eux 38% sont des femmes. Elle, le pilier de la famille, se voit privée de ses droits d’exercer, de socialiser, privée de son épanouissement et bien-être psychosocial. De plus, dans la société Burundaise, les femmes actives, courageuses, entreprenantes sont souvent considérées comme des femmes phalliques, comme si femme autonome et indépendante était synonyme de femme autoritaire (abagore b’ingare).

Femmes membres du groupement de solidarité

Au Burundi, les femmes agricultrices comptent 51,6% des agriculteurs, selon l’ISTEEBU dans son enquête nationale agricole du Burundi de 2011-2012 et l’économie burundaise est largement tributaire de l’agriculture qui représente plus  de 50% du PIB. Cependant, la femme est toujours considérée comme incapable, pas assez importante dans la prise de décisions familiales, sociales, juridiques et politiques.

La femme épanouie, respectée, socialisant avec les autres femmes en se regroupant dans des associations, elle arrive désormais à briser le silence et commence à s’ouvrir au monde extérieur. Ceci a été  prouvé par les groupements de solidarité d’épargne et crédit des femmes mises en place par la PPSM dans l’exécution des projets ‘Isange’ et ‘Twese Biraturaba’. Une femme autrefois repliée sur soi, vulnérable, dépendant totalement de son mari et méprisée dans la société, s’est vue évoluer en une femme autonome, contribuant aux besoins familiaux et ceux de sa communauté.  

A l’instar de Mme N.D, membre du groupement de solidarité « Twungubumwe » qui nous a témoigné de la maltraitance conjugale dont elle subissait. Le jour où elle a intégré le groupement d’épargne et crédit, elle s’est entièrement dévouée aux activités du GS et a sollicité un crédit du groupe pour louer un champ et le cultiver. A la récolte, elle vendait tout et dès ce jour, elle contribuait à certains besoins de la famille. Dès lors, son mari n’était plus violent et la respectait.

En effet, les violences domestiques répétées vont avoir un impact de plus en plus important sur le psychisme de la victime, sur sa santé physique, mais également sur son environnement social et affectif. Les troubles présentées par les victimes de violences conjugales peuvent être considérées comme des symptômes d’état de stress post-traumatique (ESPT) combinés à des comorbidités comme la dépression, l’abus de substance, les troubles psychosomatiques, les tentatives de suicide, etc. Il existe donc une large palette de symptômes d’ESPT avec des reviviscences de scènes de violences, des attaques de panique, des troubles du sommeil et des symptômes dépressifs. De plus, les individus victimes de violences conjugales peuvent avoir des réticences à verbaliser leurs difficultés psychologiques à cause de la peur, d’angoisse, d’un sentiment de culpabilité et de honte qui tend à isoler la victime.

La violence conjugale atteint aussi les enfants. Le risque pour les enfants de mères violentées d’être eux-mêmes maltraités est aussi probable. Il peut aussi en résulter des troubles du comportement et de la conduite (agressivité, violence, fugues, délinquance, désintérêt ou surinvestissement scolaire, idées suicidaires, toxicomanie, etc.), des troubles psychologiques comme les troubles du sommeil ou d’alimentation, symptômes dépressifs, etc.

En ce mois de Mars où le monde commémore  la journée internationale des droits des femmes, une attention particulière devrait être tirée sur la santé mentale de la femme, de part qu’elles sont les premières victimes des problèmes conjugaux et familiaux, et qu’elles élèvent et éduquent des enfants qui seront les parents et décideurs de demain.

Encourageons la femme !

Soutenons la femme !

Accordons le droit d’expression à la femme !

Prônons la bonne santé mentale et le bien-être psychosocial de la femme !

Et notre société connaitra réellement son apogée dans le développement durable à tous les niveaux.

Education et Information

Le psychosocial & l’handicap

« Le handicap n’est pas une incapacité »

Dans toutes les sociétés du monde qu’elles soient africaines, occidentales l’enfant occupe une place de choix. Le couple enceinte et qui attend l’enfant présente une certaine représentation fantasmatique de l’enfant qui va naître, et en ce moment bien précis, le couple est beaucoup plus consolidé du point de vue psychoaffectif et relationnel, et présente à même temps un tonus fort au regard des fantasmes qu’il a sur l’enfant qu’il attend. C’est ce qu’on appelle l’enfant miroir ou imaginaire. Par surprise, la survenue d’un enfant en situation de handicap impose un bouleversement dans la vie des parents et oblige à faire le deuil de l’enfant imaginaire, à confronter l’enfant du désir à l’enfant réel. Quel que soit la nature du handicap, les membres de la famille adoptent une résilience selon les traits et caractéristiques propres à leur personnalité, en fonction de leur vécu. (Personnalité forte et ou fragile). La difficulté de ce travail de deuil peut parfois provoquer certains comportements défensifs par son environnement familiale, social et communautaire avec une surprotection excessive et une agressivité latente voire un rejet ; discrimination, stigmatisation……

Le handicap en soi congénital ou acquis a des répercussions psychologiques traumatisantes sur l’individu (sentiment de culpabilité, dévalorisation de soi, repli sur soi, agressivité, anxiété, dépression, régression psychologique…) et cela après que la victime du handicap prenne conscience qu’il est dans une situation d’incapacité à pouvoir gérer et efficacement les actes de la vie quotidienne. Et cet état est aggravé par des réactions de la société qui ne sont pas appréciables quant à l’intégration des personnes en situation de handicap. Celles-là sont parfois privées des droits à l’éducation, travail, loisirs….             

A ce moment-là ce n’est plus la personne handicapée qui est inadaptée au milieu environnant mais c’est ce dernier qui vient pour créer et amplifier le handicap de la personne. Cela est le résultat des représentations négatives des personnes en situation de handicap sur leurs capacités à pouvoir réaliser pleinement et activement telle et telle autre activité. Et là c’est le début des conséquences psychosociales dont commence à vivre la personne face à son handicap.

A la naissance même à l’âge adulte, la victime du handicap, les membres de la famille en particulier les parents de la personne en situation du handicap et même tout l’entourage éprouvent un désir de réparation du handicap mais avec tendance de recourir à une prise en charge médicale en s’occupant seulement du corps ou parties malformé, amputée qu’il faut réadapter, opérer et rééduquer.

Alors que la prise en charge médicale se focalise sur le traitement par rééducation, réadaptation et opération en vue de la réduction de la gravité du handicap, elle ne se suffit pas à elle seule pour éradiquer le handicap en vue de favoriser une intégration effective de la personne en situation de handicap. Celle-ci doit être complétée d’une prise en charge psychosociale qui se bat pour la normalisation de la société en insistant sur la valorisation des capacités et parties restées valides et sur un environnement de l’enfant ou adulte.

Le modèle psychosocial est à prioriser et mettre en évidence dans la prise en charge du handicap dans la mesure où il tient compte d’un environnement familial, social et scolaire stimulant, encourageant, gratifiant et protecteur pour une participation active aux activités d’apprentissage, éducation, culturelles, sportives, artistiques ou professionnelles. Le modèle psychosocial vient à rehausser le degré de résilience et d’estime de soi en créant un état d’acceptation de soi. C’est quand les enfants et adultes en situation de handicap sont autorisés de participer activement dans la vie sociale, familiale et scolaire que le handicap disparait. Le modèle psychosocial amène la personne à vivre et accepter son handicap mais que ce dernier peut constituer un fardeau si la société ne les prend pas en compte dans l’organisation.     Les personnes en situation de handicap n’ont pas besoin de charité, mais ont besoin de jouir pleinement leurs droits entant qu’être humain.